Quelques nouvelles de loin

Hier mardi, apres le Daycare, Emily et moi sommes allees a la Beads factory, a une petite heure de tro-tro d'Akropong. L'endroit est agreable, un peu a l'ecart du village, vert et calme (j'etais donc tres contente). Les artisans nous ont explique les differentes techniques pour fabriquer les 5 types differents de perles en verre. C'etait tres interessant. Puis petit passage a la boutique, mauvais pour le porte-monnaie!

Retour juste avant la nuit, sous la pluie.Pas tres rassurant!

Je me demande toujours par quel miracle je suis toujours vivante apres tous ces trajets en tro-tro. Un tro-tro est une vieille fourgonnette, en general Volswaken, a la quelle ont ete rajoutes des sieges. Bien evidemment, elle ne passerait aucun controle technique, a un moteur plus pourri que la twingo (qui roule plus vite que la plupart des tro-tros), souvent pas de phare et jamais d'amortisseur digne de ce nom. Les tro-tros sont en fait les memes mini-bus que ceux de Bangui.

L'autre moyen de transport classique est le line-taxi, taxi qui fait un trajet precis et prend plusieurs passagers en meme temps. Ils sont souvent plus confortables et un peu plus surs (notamment la nuit, car ils ont des phares).

Les avantages de ces transports sont (1) leur prix, et (2) leur grande regularite. Il arrive d'attendre 10-15mn quand on n'a pas de chance, mais en general il en passe souvent (sur les routes principales). C'est plus complique pour les grands trajets, car la, le chauffeur attend que le tro-tro ou le taxi soit plein pour partir. Nous avons deja attendu plus d'1h1/2. Apprentissage de la patience...

Vendredi midi, RDV avec 7 autres volontaires pour une expedition plus au nord et a l'est, dans la region Volta. Apres 4h de taxi + 2 tro-tros (mini-bus), nous voila deja arrives au Monkey Sanctuary (reserve de singes). Nuit calme dans un mini-chalet dans le village et rencontre avec une famille de singes (Muna Monkey) tot le lendemain matin. Ils ne sont pas du tout peureux et sont habutes a ce que les touristes (encadres par les guides locaux) leur donnent des bananes (mais pas trop). Ces singes sont proteges par les villageois depuis 200ans, avec un eptit derapage conduisant a leur quasi-extermination apres la colonisation et la christianisation de la region, les singes ayant alors perdu leur caractere divin. Tout va mieux pour eux depuis qu'un canadien, aide par le gouvernement et des ONG, a convaincu les villageois de leur interet ecologique et financier (developpement du tourisme).

Nouveau trajet mouvete (etat deplorable de la route, qui etait en plus la mauvaise, le chauffeur ne connaissant pas le chemin) et "couteux" (petit probleme de negociation des prix) jusqu'au chutes de Wli, les plus hautes chutes du Ghana (environ 30m). Reellement tres impressionantes... et humides! Apres une randonnee aux alentours des chutes, nuit dans un hotel confortable avec une vraie douche (propre, lumiere, eau courante; la 1ere depuis le 12 septembre).

Nouveaute trajet un peu moins mouvemente (seulment la moitie de la fameuse route) mais plus couteux (on s'est fait avoir comme des bleus) jusqu'a LA montagne. La montagne la plus haute du Ghana: 885m. Ca va! Petite grimpette (40mn en partant du niveau de la mer ou quasiment), qui nous a permis d'avoir une belle vue sur la region et sur la frontiere du togo (en pratique, sur le sommet de la colline voisine).

Retour moyennement agreable, avec un chauffeur tres desagreable, a qui notre prix pour le retour (aprement negocie, mais cher par rapport a ici) ne convenait pas et qui a donc surcharge sont tro-tro (pour se venger probablement et evidemment gagner plus de sous). A un moment, nous etions 21 pour 12 places, pour un trajet de 4h en plein apres-midi (donc temperature>30c). Heureusement, le paysage est vraiment agreable: de la verdure, de la verdure, de la verdure, quelques collines, un tres grand lac, des echoppes (avec de magnifiques tissus) sur le bord de la route... Vraiment plus sympa que le metro et meme le TGV (mais moins confortable! pas question de dormir).

En resume, un super we, avec des gens sympa, de belles visites tres "nature" et une bonne nuit avec une bonne douche!

La minute Arte:

La region Volta (region la plus a l'est du Ghana, entre le lac Volta et la frontiere avec le Togo), tire son nom des fleuves Volta (la Volta Noire et la Volta Blanche, si je me souviens bien), qui se rejoingnent et forment la Volta. Le barrage sur la Volta, construit peu apres l'independance, soit dans les annees 60, a abouti a la formation du plus grand lac artificiel du monde, qui recouvre environ 2% du Ghana (je crois), a englouti plus de 700 villages et necessite l'expulsion de milliers de Ghaneens.

Dans cette region, la langue principale (hormis l'anglais) est l'Ewe (et pas le Twi comme ici).

Lundi apres-midi, je suis allee a Koforidua, la grosse ville de la region (genre de prefecture), toute seule. Une heure de tro-tro depuis le Daycare.

J'avais besoin de retirer de l'argent. J'ai commence par me perdre et trouver la banque m'a deja pris presque 40mn. Apres ca, le distributeur refusait de me donner de l'argent. Ma banque refusait soi-disant le debit. Gros coup de stress. Il ne me restait clairement pas assez pour la fin du sejour, sauf si je ne faisais rien d'autre que le Daycare. Cinq essais plus tard et 12 coups de telephone infructeux a Nico (qui etait au bloc), j'ai decide d'aller me balader pour me destresser, en attendant la fin du bloc de Nico. Je comptais sur lui pour trouver une solution... Finalement, ma carte bancaire fonctionnait tres bien dans la banque d'a cote, une filiere locale de la Societe Generale. Ouf.. Plus de peur que de mal, mais Nico a du subir mon harcelement telephonique pour rien!

Apres ca je me suis baladee dans le centre de Koforidua, a la recherche de boites (pour le crache) et de tissus. Echec de cette cession de shopping. Il n'y a presque pas de boutiques, mais surtout des vendeurs de rue et un marche principalement alimentaire.

Je me suis de nouveau perdue, dans le marche. A peine rassurant la nuit tombante, avec ses ruelles tres etroites et sa foule qui parle twi. J'ai fini par trouver un tro-tro (grace a l'aide de sympathiques passants) et arriver chez moi avant la nuit. Il faut en effet mieux eviter de prendre les transports la nuit, beaucoup n'ont pas de bons phares (et il n'y a aucun lampadaire) et les routes sont un peu dangeureuses.

Ca me rappelle notre tranjet vers le nord du Cameroun, de nuit, sous la pluie, dans un vieux bus (qui n'aurait jamais passe aucun controle technique), qui roulait comme un fou. Un miracle que Nico et moi soyons encore vivants!

Rouler la nuit ressemble un peu a ca, alors j'evite!

Vendredi ferie (date de la naissance du premier 1er ministre du Ghana, Kwame NKhruma).

Amy, Stefanie, Olivia et moi sommes donc parti le matin, vers 8h, pour Cape Coast. 4 minibus, 1 taxi, 2 attentes interminables dans des marches surpeuples et 7h plus tard, nous sommes enfin arrivees.

Apres une arnaque par le taxi (mais bon, les autres filles venant pour la 1ere fois en Afrique, ce fut difficile de leur faire comprendre qu'il fallait tout nagocier, surtout les taxis!) et des tentatives de negociations infructueuses a l'hotel, nous sommes allees visiter le fort. Construit au 17e par les Portugais, il est passe de mains en mains pendant quelques decennies, avant d'etre definiment anglais jusqu'a l'independance.

Soiree dans un bar puis un restaurant plein d'Occidentaux, de Ghaneens dragueurs de jeunes Occidentales et de jeunes Occidentales bien naives (a mon avis). C'etait tres sympa et reposant, sur le bord de la plage, sous les cocotiers. Tellement differents d'Akropong et de Kwamoso (le village ou je vis). Un reel air de vacances...

Stefanie et moi sommes rentrees nous coucher tot, pendant que les 2 autres dancaient. Malheureusement, les chants religieux jusqu'a 1h du matin et a partir de 4h du matin ont tres abbrege notre nuit!

Amy et Stefanies sont reparties samedi, alos que Olivia et moi sommes allees dans la foret tropicale. Elle a marche sur la cime des arbres (ponts suspendus) et moi je suis restee au sol, pour faire une excursion tres interessante avec un guide. Maintenant, meme perdue dans la jungle, je peux trouver le l'eau dans les racines d'une arbre, me brosser les dents et teindre mes vetements en noirs (on ne sait jamais, ca peut toujours servir).

L'apres-midi, nous avons visite le fort d'Elmina. Plus beau que celui de Cape Coast et aussi interessant. En fait, ces forts (plus d'une cinquantaines sur la cote ghaneenne lors de la colonisation anglaises) servaient principalement pour les echanges commerciaux, au premier rang desquels se trouvait la traite des esclaves, dont le Ghana etait le centre.

Elmina est une ville de pecheurs, pauvre, la plus pauvre que j'ai vu ici. Difficile de se balader sereinement sans culpabiliser...

Petite balade nocturne (peu rassurante pour moi, mais olivia est parfois bien naive aussi...).

Apres un petit dej sympa dans un cafe (association pour aider les enfants), retour a la maison. Heureusement, seulement 5h de route!

La region est truffee de volontaires (majoritairement de Projects Abroad, l'asso avec laquelle je suis partie, je pense). Facile a reconnaitre: ils sont blancs! En effet, la region de Akuapuem Hills (les collines au nord d'Accra) ne sont pas touristiques ni economiquement tres developpees, donc pas de raison d'y trouver des Occidentaux.

Lundi soir, les volontaires habitant de l'autre cote du village (et de la route) sont passes me voir. Balade sur la colline.

Mercredi apres-midi, nous avons eu un "quizz" entre volontaires et un cours de cuisine (comment preparer du Red-Red = plat avec des haricots blancs, du poisson, des bananes plantains et de l'huile de PamNuts. Super bon), puis nous avons passe la soiree dans un bar a Mamfe, la ville a la jonctions des grosses routes du coin. Tres sympathique.

J'ai donc rencontre Rulenda la Hollandaise, Chris et Robin les Allemands, Olivia l'Irlandaise, Laurie l'anglais (ici depuis fevrier, il travaille maintenant pour le chef du village comme instituteur), Amy et Neather les americaines, Stefanie la belge et plusieurs autres dont je ne me souviens pas les prenoms (dont une bande d'Australiens gentils mais vraiment jeunes, surtout dans leur tete!).

Depuis ce we il y a d'autres volontaires chez le Reverend. Pascal vient du Canada (et parle francais!) et travaille a la construction d'une ecole. Christina et Emily sont anglaises. Christina partage sa chambre avec moi et travaille avec Pascal et Emily va probablement venir avec moi au DayCare a partir de demain.

Tout se monde est tres sympa. J'y ai perdu un peu de ma tranquilite, mais j'y gagne des rencontres tres interessantes.

Et puis Prudence, une des filles de la maison avec qui je m'entends tres bien, m'a montre un endroit ou etre tranquille, bien cachee ;-)

En plus, je suis oblige d'ameliorer mon anglais pour communiquer avec tout ce petit monde, et surtout m'habituer a tous ces accents differents!